Avec le développement des moyens de communication, réseaux sociaux et autres, le monde équestre a pu depuis quelques années bénéficier de moyens d’information et d’échanges sans précédents.
Depuis quelques années, on assiste également à de profonds changements, tant dans les approches de l’équitation que dans la relation au cheval d’une manière générale. Les usages hérités du passé militaire s’estompent peu à peu, on se soucie bien plus réellement du bien être animal. Conditions d’hébergement, alimentation, éducation, nous assistons à des bouleversements pour le meilleur mais aussi hélas, pour le pire parfois.
Je ne suis pas un expert en alimentation, loin de la. Mais je constate avec tristesse qu’avec la généralisation des moyens de communication, fleurissent également des hordes de charlatans en tous genre, experts autoproclamés en alimentation équine, en soins exotique quantico vibratoires, et chacun y va de son avis.
Nous en sommes au point que l’avis de “Sophie79” sur doctissimo a plus de poids que les résultats scientifiques avérés. Alors remettons un peu de raison dans tout cela afin d’éviter de potentiels grave ennuis pour nos chevaux…
Les compléments alimentaires équins, indispensables ?
L’un des grands points positifs de ces évolutions est que nombre de cavaliers se posent (enfin !) les bonnes questions.
[amazon_link asins=’2855572657′ template=’ProductAd’ store=’hippocampe-21′ marketplace=’FR’ link_id=’3259e45b-bf85-41a0-9a5b-4b19e058d7d0′]L’héritage lourd du “box-avoine-fourrage”, issu d’impératifs utilitaristes militaires essentiellement a cédé la place à de vrais questionnements sur la composition d’une ration la plus optimale possible. Des études sérieuses ont été menées et la référence en la matière, le fameux “Wolter”, reste la référence de base pour qui veut avoir des notions sérieuses et solides en matière d’alimentation équine. Et la, quoi qu’en pense Sophie79, les faits sont têtus et désespérément objectifs.D’une part, force est de constater que la plupart des industriels de l’alimentation équine sont à l’origine des céréaliers. Par conséquent, en dehors de quelques marques récentes issues de recherches vétérinaires solides, la plupart des aliments sont au mieux incomplets, au pire totalement déséquilibrés et surchargés en céréales. Or on sait (voir le Wolter…) que cette surcharge en amidon est clairement inadaptée. Ajoutez à cela des proportions parfois étonnantes (pour ne pas dire ubuesques !) de compléments vitaminés divers, et vous avez les cocktail parfait du déséquilibre alimentaire et des troubles qui viendront avec.
D’autre part, et il faut s’en réjouir, le souci grandissant des propriétaires pour le bien être de leur cheval a permis de vraies prises de conscience. Et entre autres, le fait que les conditions d’hébergement quelles qu’elles soient, obligent à un calcul précis des rations des chevaux, en prenant en compte leur activité réelle. Ne pouvant s’alimenter librement, la supplémentation est presque une obligation de fait !
Et c’est hélas là que commencent les “emmerdes”. J’en veux à Sophie79, et toutes celles et ceux qui, au détour d’un fil Facebook, y vont de leurs conseils (d’expert cela va de soit) ou pire vont jusqu’à faire la promo de laboratoires ou fournisseurs pour le moins douteux, au titres ronflants ou “certifié 100% naturel” et j’en passe.
Ou trouver des compléments alimentaires équins ?
Le grand problème du complément alimentaire pour chevaux, comme pour les humains, c’est qu’ils ne sont soumis à aucune réglementation ou régulation. Ce ne sont pas des produits pharmaceutiques, et donc, “chacun fait comme il veut”. Elle est pas belle la vie ? Et vous ni personne n’avez la moindre garantie d’aucune sorte quant au sérieux du laboratoire en question. L’argument marketing prévaut, et Sophie79 s’en donne à coeur joie (Crédulis Rapidae 30 Ch 3 fois par jour si vous ne me croyez pas !).
Par exemple, les CMV que l’on trouve généralement dans les aliments dit complets sont essentiellement intégrés sous forme d’oxydes. Or c’est certainement la forme la moins assimilable par les chevaux.
D’autres laboratoires, plus sérieux et plus soucieux de la réalité des faits, proposent au contraire des compléments sous forme de Chélates, qui permet une assimilation bien meilleure.
Enfin certains industriels proposent des CMV d’origine naturelle, végétale, parfois même à base d’algues, qui s’avèrent nettement mieux assimilables et donc bien plus efficaces. Vous qui me connaissez un peu vous comprendrez aisément qu’à priori c’est vers ce type de laboratoire que je m’orienterai.
Le cas du calcium pour cheval par exemple, est assez classique. Regardez avec attention les étiquettes de vos aliments, et l’apport en calcium des rations classiques à base de céréales (orge souvent). Le point fondamental à respecter (merci Wolter !) est le le rapport phosphocalcique (Ca/P), c’est à dire le rapport entre la quantité de calcium et la quantité de phosphore contenue dans la ration de votre cheval.
Ce rapport est généralement déséquilibré, pas toujours dans le même sens d’ailleurs, rend indispensable la supplémentation qui doit se faire en permanence, et non en « cures » car il fait partie de l’alimentation normale.
Comme le rappelle l’IFCE, le rapport recommandé est Ca/P = 1,5 pour un cheval à l’entretien (ou travail léger) ou en reproduction et = 1,8 pour un jeune en croissance ou pour un cheval qui travaille.
Vous l’aurez compris, calculer une ration correcte est tout sauf simple. Mais un minimum de documentation solide permet d’éviter de potentiels problèmes dont les conséquences peuvent être graves. Carences, développement contrarié, insuffisances diverses. L’alimentation équilibrée du cheval est possible, finalement pas si compliquée que cela, tant que l’on garde son esprit critique et qu’on se fonde sur de la documentation réelle et scientifique reconnue.
Hein Sophie !