Approche éthologique : pour bien démarrer.

Les apports de l’éthologie dans la qualité de l’équitation sont indéniables, mais de nombreux cavaliers sont rebutés par une approche qui demande de profondes remises en questions, et surtout un travail au sol préalable important qui n’est plus du tout pratiqué ou très peu (longer son cheval). Pourtant même les grands maîtres classiques (Baucher, Laguerinière ou plus récemment Oliveira) ont beaucoup insisté sur l’importance du travail au sol.

Ecoute...En effet, c’est face à face, yeux dans les yeux, que l’on gagne un cheval.

L’approche éthologique équestre place la RELATION avant tout. Tout part de là, et de la qualité de cette relation naîtra la confiance et le respect mutuel, et par conséquent la sécurité et les performances.

Il existe sur le “marché” de très nombreuses “méthodes” dites éthologiques mais toutes ne se valent pas, même si fondamentalement elles utilisent les mêmes principes. La qualité d’une méthode ne se juge pas, à mon sens, à la vitesse ou au nombre de tours de passe passe que l’on peut faire faire à son cheval, mais bien la qualité de la pédagogie humaine et la précision des explications et comportement à adopter : le cheval sait déjà tout ce qu’on va lui demander. Tout le problème est donc :

– Comment lui demander ?

– Comment lui faire accepter notre demande ?

Solution : apprendre le langage du cheval, obtenir face à lui un statut de “leader” à qui il pourra faire confiance, être précis dans ses demandes.  “Trop de cavaliers préfèrent attribuer une exécution incorrecte au mauvais vouloir du cheval, plutôt que de reconnaître l’imprécision de leur demande”, clamait déjà le Col. Jousseaume, et afin d’éviter cela une réelle formation, progressive mais méthodique reste indispensable : “Ils ne font pas ce que vous voulez ; ils font exactement ce que vous avez demandé !”

Pour toutes ces raisons, il apparaît que l’approche globale développée par Pat Parelli est la plus complète et la plus accessible. En effet, Parelli propose en fait une approche totale, globale, mais surtout un radical changement d’attitude : on ne travaille plus, ON JOUE !

Et oui, changer de regard sur ce que l’on fait avec le cheval est la base de l’approche Parelli et jouer avec son cheval suppose la suppression totale de tout rapport de force, de contrainte, de punition, en respectant toutefois la notion équine de “phases de fermeté” 

Les phases en équitation éthologique correspondent exactement aux phases de fermeté utilisées par les chevaux eux même dans leur communication avec les autres membres du troupeau :

phase 1 : suggestion  – il baisse les oreilles, retrousse ses lèvres, regarde sévèrement le cheval qu’il veut chasser

phase 2 : dire  – il secoue sa tête et lève un membre postérieur

phase 3  : promettre – il rue sans toucher l’autre cheval (ou l’humain!)

phase 4 : toucher – il rue pour vrai en touchant l’autre cheval (ou l’humain!)

Cet apprentissage des phases est difficile pour nous humains car il suppose une totale maîtrise de nous même et donc d’assez profondes remises en question. Toute la période d’apprentissage et de jeux avec le cheval pourra parfois nécessiter d’arriver en phase “4” : toucher le cheval avec le stick au sol, ou en selle arriver à une forte pression de main ou de jambe. Mais une fois maîtrisées, le rapport au cheval devient proprement magique ! Jamais on ne dépasse la phase 1, et en selle on obtient direction au regard (sans main sans jambe), impulsion à l’énergie (départ, transitions montante/descendante, arrêt, sans main sans jambe). La seule énergie du corps suffit à indiquer au cheval ce que l’on veut. C’est la que nous en sommes avec Hippocampe (quand il est de bonne humeur hi hi hi )

Tout se fait en souplesse, sur la base de 7 jeux fondamentaux à partir desquels tout se construit, même au plus haut niveau. Ces 7 jeux sont en fait les 7 attitudes de base naturelles dans l’organisation sociale des chevaux et sont utilisés, perfectionnés même au plus haut niveau de la méthode. Ces attitudes de base sont recombinaison les unes aux autres pour aboutir à une équitation complexe, légère, même pour des figures relevées de type piaffé, passages et autres pirouettes.

Ces 7 jeux sont à pratiquer d’abord au sol, puis en selle, sans modération et tout le temps.

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4 comments

  1. Bonjour.

    Ces quelques idées me font penser que les écuyers connaissent ces principes depuis longtemps : demander, prévenir, sévir. Et l’utilisation du corps, du buste, de l’assiette rentre parfaitement dans cette idéologie. Se grandir pour ralentir -> reprendre le contact -> écraser les pouces sur les rênes -> serrer les doigts (j’abrège la succession des indications que j’ai apprise…). De même pour allonger : peser dans la selle -> descendre les genoux -> contact minimum des mollets/touche électrique des mollets (dépend du cheval) -> poser la gaule derrière la jambe ou sur la cuisse du cheval ->petit coup toutes les secondes de plus en plus net jusqu’à réaction.

    Tout est là, et connu depuis longtemps. Je veux dire, les “cavaliers éthologiques” (Dieu que je déteste cette expression à la con…) n’ont pas inventé l’eau chaude ; tout comme Baucher, ils ont insisté et théorisé des choses qui étaient connues empiriquement depuis des lustres. Déjà dans l’Ecole de cavalerie, La Guérinière préconisait une progression dans l’emploi des aides. Et il n’avait pas innové non plus…

  2. en effet, mais tout cela n’est PLUS enseigné c’est la tout le problème. De plus on ne “sévi” pas. Il n’y a jamais de punition, qui reste incompréhensible pour le cheval. Ils n’ont rien inventé, mais aujourd’hui on part du principe que “les chevaux répondent a ces aide et que c’est comme ça qu’il faut faire”. NON !!! En éducation éthologique on met en place un accord entre les 2 : telle action correspond à telle aide, et on se met d’accord ensemble. C’est la toute la différence ! Et donc cette approche permet de remettre le CAVALIER en cause dans SON systeme d’aide qui n’est pas acquis par défaut par le cheval. C’est en cela que cela m’intéresse grandement, car c’est une approche éducative globale qui prend en considération les 2 : le cheval ET le cavalier. Les anciens le savaient, avaient d’autres méthodes certes, empiriques, mais maintenant on le SAIT par analyse scientifique.
    Ce qui est triste, c’est que hélas, la science contre la croyance obscurantiste de nombre cavaliers ancrés dans leurs certitudes ne peut rien. Et l’on continue a tirer des 2 mains comme un malade pour arrêter un cheval, et s’il ne s’arrête pas on dit qu’il est rétif et on met un mors plus dur, et l’escalade continue jusqu’au drame ou à la vente du cheval….

  3. C’est toujours enseigné, mais pas par n’importe qui, il faut avoir la chance de trouver un professeur (un vrai, un BEES 3), ou un très bon instructeur. Mais il est vrai que les moniteurs, à moins d’avoir été formés par les quelques cités avant, ne l’apprennent pas, et ne l’enseignent pas (forcément…)

    Sévir, si, on peut, pas au sens “brute”, mais dans le sens où l’on a demandé, puis prévenu, menacé, et sachant que parfois le cheval tend à penser au démon dans le buisson plus qu’à nos demandes, il faut le rappeler à l’ordre. En général, on n’a pas besoin d’y aller bien fort ni longtemps avec la gaule si la progression a été bien suivie. Et si le corps n’est pas en opposition totale avec la demande. Là, on peut faire ce qu’on veut, il n’y aura pas de réponse, jusqu’à ce que le cheval réponde comme le Général Cambronne.

    Au final, on est bien d’accord, c’est la formation qui pêche. Mais, et j’ai sans doute l’esprit trop fermé, je regarde d’un œil sans bienveillance les profiteurs qui fondent une méthode et se croient de grands innovateurs en reprenant les concepts déjà connus. Comme Baucher l’avait fait en son temps en systématisant des moyens déjà connus des anciens (flexions) et les manifestation de décontraction (déglutition et jeu du mors dans la bouche).

    Néanmoins, s’il faut en passer par là pour modifier les mentalités et apprendre plus sainement, alors, allons-y gaiement ! ;-)

  4. tout est la… tout le monde n’a pas la chance de pouvoir avoir Henriquet ou Karl en instructeur.
    C’est la l’énorme avantage de ces méthodes ultra pédagogiques, progressives. On peut dire ce qu’on veut, mais au moins un Pat Parelli autre partage la totalité de son savoir faire. Moyennant finance, et je trouve ca bien normal.
    La qualité pédagogique de ces méthodes est vraiment incroyable et sincèrement permet a n’importe qui de se lancer. Les résultats sont immédiats, la relation avec le cheval se noue minute par minute, c’est tout a fait impressionnant.
    Je vous l’ai déja dit : je suis “débutant”. Pour la très modique somme de 7 euros par mois j’a accès à la totalité de la base de connaissances, toutes les vidéos, forum d’échange, et la possibilité de valider mes niveau avec des protocoles ultra stricts via vidéo.
    Que demande le peuple ?
    Ben rien, mais mon hippo me sort un beau pas espagnol après un petit mois de jeux, ne sursaute plus devant les monstres mange cheval, et j’en suis maintenant aux transitions sans jambe, sans main, sans assiette… Une forte inspiration suffit, j’augmente mon énergie et hop trot… je relâche tout… et hop stop… c’est pas du bonheur ca ?

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